Vous avez repéré un rat… mais lequel ? Croyez-moi, ça change tout.
Quand on découvre un rat chez soi, la panique prend souvent le dessus. On cherche une solution, un piège, un dératiseur. Mais il y a une question qu’on oublie presque toujours : quel type de rat avez-vous en face de vous ?
Et pourtant, c’est LE point de départ d’un traitement efficace.
👉 Rat brun ou rat noir ? Ce n’est pas un simple détail. Ce sont deux espèces très différentes, aux comportements, aux habitats et aux stratégies de survie complètement opposés. Mal les identifier, c’est comme partir à la chasse avec les yeux bandés.
Alors dans cet article, on va tout décortiquer. Comment les reconnaître, où ils vivent, ce qu’ils mangent, comment ils se déplacent… et surtout : comment les éliminer intelligemment.
Pourquoi c’est si important de bien identifier l’espèce ?
Parce que chaque espèce a ses propres habitudes, ses terrains de jeu, et même ses peurs.
- L’un grimpe partout. L’autre préfère creuser.
- L’un fuit la lumière. L’autre s’aventure parfois de jour.
- L’un fait son nid en haut. L’autre en bas.
Résultat ? Si vous installez un piège à la mauvaise hauteur, vous pouvez passer à côté de l’infestation pendant des semaines. Et pendant ce temps-là, les dégâts s’aggravent.
Selon une étude menée en 2023 par l’Institut Pasteur, près de 68 % des interventions ratées de dératisation sont dues à une mauvaise identification de l’espèce. C’est énorme.
Rat brun (Rattus norvegicus) : le costaud des égouts
Appelé aussi surmulot, rat d’égout ou rat de Norvège (même s’il n’en vient pas), le rat brun est le plus répandu en France.
Et honnêtement, il n’a rien de sympathique.
Son apparence :
- Taille : 25 cm environ sans la queue, jusqu’à 500 g (le double du rat noir)
- Queue : plus courte que le corps, épaisse, nue
- Couleur : brun-gris sur le dos, plus clair sur le ventre
- Museau : arrondi
- Oreilles : petites, épaisses, pas translucides
Quand on en voit un, on comprend pourquoi certains parlent de « mini castor sans poil ».
Son comportement :
Le rat brun est terrien. Il creuse, il s’enfouit, il adore les zones humides : égouts, caves, garages, vide-sanitaires. Il nage très bien (il peut nager sur plus de 1 km) et entre souvent par les canalisations.
Il est aussi beaucoup moins agile que le rat noir. Il ne grimpe pas bien, préfère les déplacements au sol. Et surtout, il est extrêmement méfiant. Il ne goûte jamais un nouvel aliment sans l’avoir testé plusieurs fois. Il apprend vite.
Rat noir (Rattus rattus) : le funambule discret
Le rat noir, c’est l’autre vedette du monde des rongeurs. Plus ancien dans nos villes, plus élégant aussi (si l’on peut dire).
Il est parfois appelé rat des greniers, et ce n’est pas pour rien.
Son apparence :
- Taille : 20 cm environ, plus fin que le brun
- Poids : entre 150 et 250 g
- Queue : plus longue que le corps, fine, souple
- Couleur : noir, gris foncé ou même brun-noir
- Museau : pointu
- Oreilles : grandes, fines, souvent translucides
C’est un animal bien plus fin, plus rapide, beaucoup plus agile. Il grimpe avec une aisance impressionnante.
Son comportement :
Le rat noir est arboricole. Il vit en hauteur : toits, greniers, charpentes, arbres, étagères. Il aime les zones chaudes, les endroits en hauteur et secs. Vous pouvez en avoir dans votre grenier sans jamais en voir dans la cuisine.
Il est plus nerveux, moins prudent, mais aussi plus difficile à piéger. Pourquoi ? Parce qu’il est sans cesse en mouvement. Il revient rarement au même endroit deux fois.
Comment les différencier en pratique (même sans les voir directement)
Vous n’êtes pas obligé de capturer un rat pour savoir de quel type il s’agit. En fait, leurs traces parlent pour eux.
1. L’emplacement des traces
- Crottes dans la cave, près des tuyaux, du chauffe-eau ? ➜ Rat brun.
- Crottes sur les poutres, le haut des étagères, dans le grenier ? ➜ Rat noir.
Les rats ne se croisent quasiment jamais. Chacun son territoire, chacun ses galeries.
2. Le type de bruits entendus
- Bruits lourds, frottements, coups dans les murs bas ➜ rat brun.
- Grattements légers, rapides, au plafond ou dans les hauteurs ➜ rat noir.
C’est subtil, mais avec un peu d’attention, vous saurez les reconnaître.
3. Les crottes
- Celles du rat brun sont plus grosses, épaisses, recourbées.
- Celles du rat noir sont plus fines, plus longues, et pointues aux extrémités.
C’est parfois la seule trace visible, mais c’est hautement fiable.
Erreurs fréquentes : ce qu’il ne faut surtout pas faire
❌ Mettre des pièges au sol pour un rat noir ➜ il n’y descendra peut-être jamais.
❌ Poser du poison près des poutres pour un rat brun ➜ il ne grimpera pas.
❌ Utiliser le mauvais appât ➜ le rat brun préfère le gras (beurre de cacahuète, viande), le rat noir aime les céréales.
Et surtout… ❌ Penser qu’il n’y a qu’un seul rat. Ces animaux vivent en colonie, en groupe hiérarchisé, avec des zones spécifiques : nourrissage, nidification, évacuation.
Cas concrets : deux maisons, deux infestations… deux stratégies
Maison A – Grenoble – Grenier infesté, bruits légers de nuit
Le propriétaire pose des pièges au sol pendant 3 semaines. Zéro résultat.
L’entreprise Stop Nuisibles intervient : rat noir détecté. Pièges suspendus, surveillance thermique. Infestation éradiquée en 8 jours.
Maison B – Villeurbanne – Garage inondé, crottes dans la buanderie
Le locataire pense à des souris. Appât classique. Rien ne change.
Diagnostic pro : rat brun, entrée via une canalisation cassée.
Résultat : désinfection + trappe à grille + pièges fermés. Problème réglé.
👉 Le mauvais diagnostic initial a fait perdre un mois entier aux deux.
Pourquoi les professionnels identifient toujours l’espèce en premier
Parce que tout leur protocole en dépend :
- La hauteur des pièges
- La taille des boîtes
- Le type d’appât
- L’endroit à inspecter (plancher ou combles)
C’est pourquoi des entreprises comme HA Nuisibles 3D ou 3D Expert Rhône-Alpes forment leurs techniciens à l’identification par empreintes, crottes, et comportement de fuite. Ce n’est pas un détail : c’est la base.
Rat noir et rat brun : les différences à retenir
Caractéristique | Rat brun | Rat noir |
---|---|---|
Taille | Plus gros | Plus fin |
Queue | Plus courte que le corps | Plus longue |
Habitat | Sols, caves, égouts | Greniers, hauteurs |
Comportement | Creuse, nage, prudent | Grimpe, rapide, nerveux |
Couleur | Brun-gris | Noir ou gris foncé |
Poids moyen | 300–500g | 150–250g |
Dangers | Contamination eau/sol | Dommages structurels en hauteur |
Et les dégâts, alors ? Sont-ils les mêmes ?
Pas du tout.
Le rat brun est responsable des dégâts les plus visibles et les plus insalubres :
- Destruction de l’isolation basse
- Contamination alimentaire
- Galeries souterraines dans les fondations
- Prolifération bactérienne
Le rat noir, lui, attaque en hauteur :
- Câbles électriques dans les combles
- Bois de charpente
- Nids dans les cartons ou la laine de verre
- Risques d’incendie par court-circuit
FAQ – Rat noir ou rat brun : ce que tout le monde demande
Lequel est le plus dangereux ?
Les deux le sont, mais différemment. Le rat brun est plus lié à l’eau et à la contamination. Le rat noir provoque plus de dégâts structurels invisibles (plafonds, câbles).
Comment savoir si c’est un rat ou une souris ?
Les crottes de souris sont bien plus petites, leur bruit plus discret, et elles ne creusent pas autant. Les rats sont bruyants, visibles, et laissent plus de dégâts.
Peut-on avoir les deux en même temps ?
C’est extrêmement rare. Les deux espèces sont territoriales et ne cohabitent quasiment jamais. L’une chasse l’autre.
Y a-t-il des saisons plus propices aux rats noirs ?
Oui, l’hiver, ils cherchent la chaleur des combles. Le rat brun, lui, est actif toute l’année.
Est-ce que les chats font fuir tous les rats ?
Non. Un chat peut dissuader un rat isolé, mais pas une colonie organisée. Certains rats deviennent même agressifs envers les chats trop curieux.
Conclusion – Connaître son ennemi, c’est déjà gagner
Face à une infestation, le réflexe ne doit pas être d’agir vite, mais d’agir juste. Et pour ça, il faut savoir à qui on a affaire.
Rat brun ou rat noir, ce n’est pas un débat zoologique : c’est une information stratégique. C’est ce qui détermine où vous traquez, comment vous piègez, avec quoi vous traitez.
Alors, la prochaine fois que vous entendez des bruits suspects, n’allez pas à l’aveugle. Levez les yeux. Regardez les traces. Et surtout, demandez-vous toujours :
“Est-ce que je suis face à un grimpeur ou un creuseur ?”
Parce qu’entre le rat brun des égouts et le rat noir des combles… ce n’est pas du tout la même guerre.